Carnet de route

                          Dévolus au Dévoluy!

Qui !... nous la brigade cafiste,  satisfaite de trotter dans cette sphère truculente de démesure harmonieuse. En amont de la cabane de l'avalanche (1534) nos imaginaires s'attisent au premier jour parmi  les combes et paliers de pelouses ornées de plans d'airelles aux rameaux ligneux, ou verts de myrtilles colorant d'un rouge cramoisi l'horizon. Proche du Jas de Barges un échange d'effluves tranquille avec trois " patous" s'esquisse par un détour.

Au col de Rabou (1888) un vent de nord persévérant ravive un effet de froidure, sans entamer notre détermination à "bartasser" vers les crêtes de la Plane (2334). Là haut un abris naturel nous invite à une pause nourricière agrémenté d'un point de vue environnant sur de mystérieuses grottes inabordables ou sur la vallée du petit Buech. Revenir à la cabane s'effectue sans précipitation avec le vœux pieux d'un éclat de chaleur. Qu'importe cette épreuve du temps,  la chaleur en soirée appose les appétences de chacun, en breuvages, spécialités gloutonnes et tambouille dans la gaité, avec "blagounettes" de circonstance, un atout de la gestion libre.

Au matin, passé l'effervescence, le "bourrage" des "besaces", nous rejoignons à nouveau la cabane pour une "virée vers les étoiles". Une sente imperceptible, inclinée conduisant à travers mélèzes et hêtres sur le vallon de plate longue nous prépare à un effort soutenu parmi les vastes pierriers. La grotte dite : "du passage héroïque" (vers 1700) retient notre attention sans nous inciter à une découverte aléatoire. La grimpée bien rythmée reprend son tracé avec le soleil et un vent apaisé jusqu'à la l'interféromètre de Bure (2552) en fonction depuis 1988 dans un décor de science fiction avec ses douze antennes paraboliques de 15 m de diamètre observant les étoiles, l'évolution des galaxies ou les mystères de l'univers.

Un dialogue empreint de curiosité, de notes d'humour, s'engage alors avec une équipe de techniciens attablés pour le coup en extérieur, mais ces derniers ne révèlent rien sur les espèces  extraterrestres...

Le Pic de Bure (2709) nous force à le rejoindre dans cette ambiance surréaliste,. De ce point de vue d'exception à l'heure du panier repas on devine le massif des Ecrins, le Viso, le Ventoux, les têtes du Ferrand, de l'Obiou. A la "plongée" du retour les vagues de cailloux raisonnent sous les semelles, puis nous quittons cette mouvance minérale pour retrouver les pacages et la foret achevant cet itinéraire physique mais ressourçant.

Bravo à nos ardents organisateurs pour ce choix pertinent.

Jack.