Carnet de route
Belledonne épique!
Le 17/10/2022 par anne salmon
D 'abord "nomades" au Fond de France unis auprès de nos "roulotes " autour d'une graille de circonstance, nous réalisons au matin que n'importe où est accessible à pied. La rando "joueuse" s'inscrit dans l'une de ces choses que l'on peut faire avec détermination. Ainsi commence l'échappée belle en gravissant au rythme cadencé de 500m/heure la grimpe vers le col et les lacs des 7 Laux. Quand on avance en groupe on va loin pour franchir au delà d'autres "bosses" sans ambages le Pas de la Coche. C'est un préambule d'une série d'exercices où l'on s'allonge de prises en prises parfois au détriment d'un déséquilibre incongru ou le cuir s'écaille.. Il n'y a pas de raccourci pour une Cime qui vaut le coup, la Jasse et son espace nous ouvre son enclos. Rejoindre au delà de moults cols notre abri est un objectif raisonnable avec 21 km et 2100+ dans les "pattes".
La table se régale de bavardages, péripéties, projets formateurs aux accents cafistes et d'une "bouffe" alléchante, avant le concerto des grincements, ronflettes et rires préalables au silence, seulement émaillé d'aller retour pour besoins légitimes.
A la lampe, assouvis du "petit dej", la montagne coule en nous pour évaluer "oh la Vache" ce col abrupte. D'en haut l'émotion se partage, ça fait du bien d'être ici aux aurores. L'emprise avec le caillou gomme nos hésitations, nous déroulons le pas au col de la Brèche fendue puisant notre énergie quand le soleil se jette sur les cimes. Notre paradis est à l'évidence devant nous parmi les cols franchis et les lacs aux eaux limpides. Des calculs s'imposent aux chevronnés varappeurs férus de technologies qui avant le sommet calculent, comparent le "déniv". Les états d'âmes se traduisent d'expressions bizarres énonçant à l'issue du "calvaire" : aller au bout de ma vie". L'intégration de nos nouveaux affiliés se poursuit à marche forcée sans les perturbés outre mesure. Ces "gas" sympas ont la "pêche".
La meilleure vue vient avec la rampe la plus ardue. La variante annoncée nous aimante vers la Croix dominante du massif (2926m) sur un sol recouvert de névés successifs alertant du proche hiver. Chaque sommet est un remède bénéfique qui s'absorbe sans penser à la descente. Ensuite le temps nous est compté. Sur une trace cabossée nous balayons du regard les "lagons" alentour en avançant vers le crépuscule sur un itinéraire anguleux, ensuite plus accessible avant de devenir un dédale chaotique. La frontale communie avec les pieds dans une lente progression. Etre perdu dans la bonne direction nous rend résilient. Le mental sans faille de la "bande" se réconforte des lumières du Grésivaudan. Nous dévalons sur le Recoin à la rencontre d'un estimable conducteur réquisitionné. L'équipée s'achève en triomphant de la fatigue au bout de 32 km et 2500+.
Le sommeil réparateur viendra plus tard. Sous un accueil opportun nos paroles et regards se croisent exprimant sympathie et satisfaction des efforts accomplis.
Sans crânerie nous bavarderons sur ce morceau de bravoure, affirmant notre considération aux initiateurs de défi cordial.
Jack (pour le groupe)




