Carnet de route
Vanoise "grivoise" !
Le 07/07/2025 par Jacques CHAREYRE
Tous les voyants sont au vert ce matin aux Fontanettes de Pralognan (1410). Une "grimpette" ardue en forê du bois de la Glière en guise de "mise sur pieds", nous permet d'atteindre le refuge de la Barmette (2010). A cet instant, nos regards se projettent sur la pointe avalancheuse du Dard (3206). Nous pénétrons dans le Parc de la Vanoise par le chemin des colporteurs de sel, bordé de murailles intactes. Nos pas tapent la roche et l'herbe rase dans le cirque de l'Arcelin vers le lac de la Vache (2330), dont la traversée en dalles à l'image d'un passage à gué ne risque en cette période une marée montante. Nous entreprenons alors une boucle sur la Sechette (2626), le lac de la Patinoire (2510) ou comme dans une gorge fragile la glace se serre pour résister au réchauffement. Cette grimpe en paliers nous invite à observer le col du Rosset (2570) et à distance la Grande Casse (3855).
Préjugeant une météo incertaine il faut "jaillir" au col de la Vanoise (2517), sous son aiguille (2796) puis au refuge avant que le ciel ne délivre ses fulgurances. La soirée confirme une nocturne glaciale sauf pour notre "bande" joyeuse, joueuse et optimiste pour le lendemain.
Y a plus de saisons!... Ce nouveau jour s'annonce épique. Il faut revêtir la panoplie protectrice pour s'en aller tester les froides sensations. Vent de dos compatissant, pluie/neige, grésil et degrés proches de zéro se mêlent à notre avancée. Nos imaginaires adoubent un éclat de soleil, présument des glaciers invisibles, évoquent des bains relaxants dans les lacs dispersés le long de la crête, avant de pointer notre bravoure à l'Arpont (2309), où se réfugier devient une aubaine.
Enfin ragaillardis, fiers de cette épopée, les paroles s'envolent autour de jeux aux règles improvisés.
Vivre la montagne, c'est aussi se plier à son humeur devenue au fil de la nuit bienveillante pour l'épisode trois de notre tour des glaciers. Nous abordons sous de Dôme de l'Arpont (3601), dans la "candeur" du matin lumineux, un long sentier en balcon aux méandres sinueuses, fait de pentes plongeantes et montantes où tournoie un léger vent frais. Sur ce terrain de jeu, les bouquetins se libèrent. Ailleurs, parmi un immense troupeau de brebis s'engage un dialogue estimable de notre gente féminine avec le jeune berger, encadré à juste titre de ses chiens alors qu'une "troupe" bêlante s'égare. Dans ce cadre, une vue "insolente" s'offre sur la vallée de la Maurienne et Aussois d'un coté, puis à l'opposé sur le glacier de la Dent Parrachée (3697), la Pointe Mathews (3783), la pointe d'Aussois (3126) ou au loin le massif du Mont Cenis, la Barre des Ecrins . Au cœur de cette étendue, une déviation ascendante opportune au trou de la Lune (2640) sous le roc des Corneilles (2640) nous épate par la vue aérienne et la présence à quelques mètres d'un chamois perché, impassible nous toisant du regard. Nous retrouvons ensuite le balcon filant sur l'Eterlou (2251) et sa ferme auberge traditionnelle (accessible d'Aussois en télésiège). Suivie à la suite des refuges en pierre de Plan Sec, la Fournache fidèle au paysage et complétant ce panorama identitaire. Le tracé s'écarte un moment dans la " butée" pour rejoindre une esplanade où ruisselle l'eau de cascades omniprésentes sur les parois abruptes du parc national. Cette dernière ligne droite verdoyante se pare de passerelles menant à la "tanière" du Fond d'Aussois(2346).
Ce soir nous allons savourer la douche, faire peau neuve, bien nous requinquer .
Point éprouvés, le regard vif, nous esquissons les soubresauts et névés du col d'Aussois (2910). Sa plate forme nous sert sur un plateau le Mont Blanc et ses proches disciples. La rampe sur la Tête de l'Observatoire (3115), partiellement enneigée concrétise nos appétences visuelles. Descendre s'avère parfois complexe jusqu'aux parterres herbeux au bas du col. Cette avancée sous le Cirque du Génépi, son glacier, son col (2903) et col supérieur (3241) dévie par une montée pentue, précédent un nouveau balcon avec en ligne de mire, mais à distance Montaimont. Nous arpentons au final, la piste menant aux Prioux où gravite une navette bienvenue sur Pralognan. Fidèles à nos pratiques, nous exprimons par un tour de table "frugal" en station nos joies évidentes ou peines relatives de "godasses" en détresse en attendant les prochains épisodes cafistes.
Un tour des glaciers de Vanoise configuré avec méthode, effectué dans la bonne humeur avec la reconnaissance qu'il se doit.
Jack.
