Carnet de route

Peinards en Valgaudémar

Le 04/08/2023 par VIALLA Danielle

                      "Peinards" en Valgaudemar ! par Jacques

 

On peut vous dire que dans le "Valgau" le bonheur n'est pas au bout du chemin, il est sur le chemin. Dans ce massif vous êtes fascinés par l'aspect sauvage, rural, hors du temps qu'il symbolise.

Villar-Loubière (980m) niché dans cette vallée confinée constitue pour le coup notre point d'ancrage. Ce départ de "rando" ne manque pas d'air en arpentant à petits pas la pente coriace qui mène au Souffle (1975m). Refuge ou perdure la légende dite de 19h17 maintes fois racontée avec sa part de mystères. En observant le col de la Vaurze (2500m), la cime d'Orgière (3061m),le pic des Souffles (3098m) on peut imaginer ce récit historique d'une chute de séracs dévastatrice. Notre première soirée s'agrémente d'un concert musical et vocal des "Tourtons Flingueurs", saltimbanques locaux ne manquant pas de souffle.

Le lendemain des airs plein la tête nous déployons nos ailes vers le col des Colombes (2410m) avant de baigner cette énergie dans un cadre idyllique au lac Lautier (2390m). Cette ferveur raisonne encore au col des Clochettes (2183m) avant de rallier le sentier des crêtes sous  le col Turbat (2679m) puis le pas de l'Olan (2683m) et ensuite le refuge éponyme (2341m) où nous conservons avec l'air frais nos sens en éveil en observant le glacier des Rouies (3589m).

Nous devenons stoïques à force de cascades en enfilades qui égrènent notre avancée.  Dans la descente en vallée sur La Chapelle en Valgaudemar (1022m), village de "ravito" nous abordons avec prudence les rives de la turbulente Séveraisse coulant dans la vallée faite de gneiss et de granit. Ce déferlement phonique  nous accompagne en direction de Xavier Blanc (refuge du Clot 1397m) ou l'accueil inégal suscite confusion à l'apparition de loirs entreprenants habitués du local  de dépose des sacs à dos. Ce fâcheux accroc se dissipe au bain et lessive "glacée" dans la Séveraisse ou la douche solaire pour les frileux.

Conservant notre équilibre mental et physique (mythe du loir éclipsé), nous chaussons "godillos" et "besaces" intacts (ou presque) vers Gioberney (1643m) pour une montée sinueuse au lac Lauzon (2008m) avec trempette du plus téméraire d'entre nous. Au  lac Bleu (2018m)  l'on s'abstient d'acte de bravoure "gla gla". D'ici nous apprécions la rocaille ténébreuse du tracé imposant conduisant au Pigeonnier (2430m) où chutent les degrés en raison d'un vent froid.

Au matin gants, doudounes, bonnets fagotent les randonneurs. Sans penser au repli, en silence sur un relief accidenté où mettre un pied devant l'autre nécessite de prendre le temps, nous profitons à chaque pause des vues imprenables de cette nature indomptée, mystérieuse. Atteindre Chabournéou (2020m) via l'abri du Vaccivier (2119m) s'avère un défi à la vitesse avec escalades et désescalades ou passages de solides passerelles. A l'approche du but certains optent pour un nouveau bain lessive frissonnant avant de se comprimer dans le petiot refuge trop fréquenté. 

Tels reines et rois que rien ne détourne de leur bien vivre, montagnards sevrés des lumières du levé de soleil, des nuances colorées des massifs, nous filons sur la cabane du Pis (2043m) rejoindre Vallonpierre (2271m) antre "magique" bordé d'une lagune herbeuse, de roches aux teintes expressives. Après une halte à notre abri du soir nous éprouvons nos capacités à cumuler du "déniv" avec le col de Vallonpierre (2607m) suivi de la pointe (2781m) d'où nous côtoyons du regard les six dents du Sirac (2564m). La belle ambiance de quiétude du sommet se mêle en soirée aux échanges et ressentiments de chacun.

Demain nous avons convenu d'observer en silence marmottes et chamois résidents de ces lieux par une "navette" au col des Chevrettes (2592m). Il faut patience et observation pour voir perché sur un éperon le "rochassier" intrépide alors que les "fouisseuses" dodues détalent en nombre les talus. Revenus au pied du col nous entamons la "davalade" sur Gioberney non sans un arrêt "pique-nique" et "ablutions".

Retour à la Chapelle en Valgau...pour les emplettes de fin de séjour comprenant deux soirées à Villar-Loubière avec "popote" chez Georges, sympathique hébergeur montagnard connaisseur du Parc des Ecrins.

Une "der" crapahute est au menu  via les lacs de Pétarel (2090m) et de Sèbeyras (....) en aller-retour. La "troupe" aborde le "layon" escarpé avec sagesse afin de mesurer l’espace, ses alentours qui expriment le caractère du Valgaudemar, sa rude beauté où eau et roches se mêlent, où tritons, truites, tétras donnent vie. Il faut ensuite retrouver la vallée, partager au tour d'une table joyeuse anecdotes, aléas, images et plus tard souvenirs.

Le retour est prévu en douceur avec visite de l'ancien moulin de Villar-Loubière hélas peu restauré, suivi d'une "consolation" de bon goût au Pré du Lac.

Jacques

 







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